Nos recherches

Notre équipe recherche les bases génétiques de maladies génétiques partagées entre l'homme et le chien. Certaines maladies génétiques rares chez l'homme sont très fréquentes dans certaines races canines, permettant ainsi l'étude génétique de ces maladies et de certains cancers pour un bénéfice mutuel en médecine humaine et vétérinaire.

L'intérêt du chien en génétique

L’espèce canine comprend plus de 400 races issues de la sélection artificielle imposée par l’homme depuis plus de 10 000 ans et particulièrement depuis 2 siècles… Les conséquences de cette sélection, en plus de la fixation de nombreux phénotypes dans chacune des races, sont les nombreuses maladies génétiques à prédispositions raciales. Cette situation, où dans une espèce, autant de races ont été créées pour répondre à des objectifs aussi multiples et différents que la beauté, la chasse, le sauvetage de personnes, la recherche de truffes,… fait du chien un modèle unique pour identifier les gènes responsables de ces phénotypes (morphologie, comportements …), mais aussi des nombreuses maladies génétiques, pour la plupart homologues aux maladies humaines.

La majorité des races canines actuelles sont donc touchées par de nombreuses maladies génétiques spontanées, spécifiques de races et très fréquentes. Nos travaux de recherche, visant à en identifier les bases génétiques, ont plusieurs objectifs :

  • Identifier de nouveaux gènes chez le chien afin de développer des tests génétiques de diagnostic/dépistage pour la médecine vétérinaire et l’élevage.
  • Transférer les connaissances acquises, grâce à ce modèle spontané, aux maladies ou phénotypes correspondant chez l’homme et développer de nouveaux marqueurs pronostics, de nouveaux traitements…
  • Contribuer aux connaissances fondamentales sur la fonction de nouveaux gènes.

Ce travail de recherche sur la génétique canine, initié en 1995 par le Professeur Francis Galibert, avait pour but de développer les outils de génétique moléculaire dédiés au génome du chien. Maintenant, grâce à ces connaissances, de nombreux projets sur la recherche des bases génétiques de maladies homologues entre l’homme et le chien sont en cours, présentant un double intérêt en génétique médicale et vétérinaire. D’autres travaux portent également sur l’olfaction et la connaissance de l’évolution des génomes, tout spécialement celui du chien.

 

Maladies génétiques canines

À ce jour, environ 500 maladies génétiques ont été recensées chez le chien. En plus d’être spontanées, spécifiques de races et très fréquentes au sein des races, les maladies génétiques canines sont pour la plupart homologues des maladies humaines Ainsi, considérant le chien comme un patient, nous menons différents projets de recherche visant à l'identification des bases génétiques de ces maladies communes aux deux espèces, avec un double intéret génétique et thérapeutique pour le chien et l'homme.

Chez le chien, ces maladies ont des prévalences bien supérieures à celles observées chez l’homme. En effet, chez ce dernier, une affection avec une fréquence de 0,1% est considérée comme très fréquente, tandis que chez le chien, beaucoup de désordres héréditaires ont une prévalence de 1 à 10% dans certaines races. La population humaine étant très brassée et génétiquement très hétérogène, les bases moléculaires des maladies génétiques sont difficiles à explorer. En revanche, chaque race canine étant très homogène génétiquement, si l’on compare des chiens sains et des chiens atteints de même race, il est plus facile d’identifier la ou les différence(s) génétique(s) responsable(s) de l’affection. Par ailleurs, les analyses génétiques combinant plusieurs races peuvent également permettre de comprendre des maladies ou phénotypes complexes, comme illustré par l'étude sur la texture du poil (Teckel à poil ras, à poil dur ou à poil long) (Cadieu et al., 2009).

Dans ce contexte, nos travaux de recherche consistent à identifier les bases génétiques de maladies homologues entre le chien et l’homme. À terme, les objectifs sont d’identifier de nouveaux marqueurs pronostiques et de nouvelles cibles thérapeutiques dans les maladies liées aux cancers (sarcomes, mélanomes, ostéosarcomes, gliomes…), aux désordres neuro-sensoriels (épilepsies, rétinites pigmentaires, insensibilité à la douleur), aux génodermatoses (ichtyoses et kératodermie)… pour un bénéfice mutuel au chien et à l'homme.