Explorer les bases génétiques de la longévité : analyses intégratives des altérations génétiques impliquées dans les différences d'espérance de vie des races canines.

Le chien (Canis lupus familiaris), avec plus de 400 races, présente une variabilité remarquable d’espérances de vie, à la fois entre les races de chien, mais aussi, entre individus au sein de chaque race. En effet, il existe une corrélation significative entre le poids ou la taille des chiens et leur longévité, ainsi les petites races vivent plus longtemps que les grandes. Des travaux de l’équipe ont permis d’identifier des régions chromosomiques associées à la longévité. Ces régions chromosomiques sont associées à la taille ou au poids des chiens notamment par la voie de signalisation IGF1 (Insulin Like Growth Factor 1) connue pour être impliquée dans la longévité de nombreuses espèces. Ces régions ont été fixées ou sont sous sélection dans de nombreuses races afin de répondre aux standards de chaque race. Ce travail a également permis de mettre en évidence la grande variabilité de la longévité intra-race. Notre hypothèse de travail est qu’en plus de ces régions associées à la taille, au poids et la longévité, il existe des régions chromosomiques impliquées dans la longévité extrême intra-race, expliquant que certains chiens ont une espérance de vie jusqu’à 4 ans supérieure à la moyenne de leur race. De telles régions chromosomiques pourraient être partagées entre de nombreuses races et entre espèces. 

Un financement du Fonds de Recherche Centrale Canine – Agria a été obtenu par l’équipe pour identifier ces régions impliquées dans la longévité. Pour cela nous allons comparer « les profils génomiques » de 10 chiens présentant une longévité moyenne et de 10 chiens avec une longévité extrême au sein d’une vingtaine de races (cf Tableau).  Cette étude nous permettra d’identifier ces régions associées à une longévité extrême, indépendantes ou non du poids ou de la taille.

Un second projet – GOLDogs – financé par France Génomique a pour objectif de produire le catalogue des variations génomiques structurales (SVs) présents au sein de ces races canines. Pour cela, du séquençage en longue lecture (long-reads nanopore sequencing) et des assemblages de génome spécifiques seront réalisés pour cette vingtaine de races canines.

L’intégration de toutes ces données permettra d’identifier les variants structuraux et/ou les mutations ponctuelles associées à une longévité extrême, indépendantes ou non du poids ou de la taille. Ceci représentera non seulement des informations très utiles pour le travail de sélection des éleveurs afin d’améliorer la longévité des races canines, mais surtout permettra de mieux connaître les mécanismes impliqués dans la longévité chez les mammifères au double bénéfice de la médecine humaine et vétérinaire.

Comment participer ?

Si votre chien est âgé, il peut participer à notre étude grâce à un simple prélèvement sanguin. S’il fait partie des races étudiées dans ce projet (cf tableau ci-dessous), son ADN servira dans les études en cours. Dans le cas où votre chien âgé appartient à une autre race, votre chien peut participer à l’étude, nous stockerons son ADN pour de futures étapes de validation.

 Si vous souhaitez nous aider pour ce projet de recherche, voici le protocole à suivre :
 

• Envoyez un mail à l’adresse suivante : cani-dnauniv-rennes1 [dot] fr en indiquant que vous souhaitez participer au projet de recherche sur la longévité canine et que vous souhaitez recevoir un kit de prélèvement.

• Vous recevrez un kit de prélèvement sanguin destiné à votre vétérinaire ainsi qu’une fiche de renseignement à compléter et une enveloppe retour préaffranchie. Le prélèvement sanguin pourra être effectué à l’occasion d’une visite chez votre vétérinaire traitant.

Information concernant la collecte : La collecte des ADN des chiens recrutés est effectuée par le CNRS de Rennes. Les frais liés à la collecte des ADN, s’il y a lieu, sont pris en charge par la structure Cani-DNA du CNRS de Rennes.

Tableau des races étudiées